MONTRÉAL - Les quelque 300 contrôleurs routiers ont finalement rejeté l'entente de principe qui était intervenue avec Québec quant au renouvellement de leur convention collective pour les années 2023 à 2028.
En entrevue, Jean-Claude Daignault, président de la Fraternité des constables du contrôle routier, a précisé que ses membres avaient rejeté l'entente de principe dans une proportion de 53 %.
Le syndicat, rattaché à la FTQ et à l'Alliance de la fonction publique du Canada section Québec, a précisé que 263 personnes avaient exercé leur droit de vote.
L'entente de principe avec le Conseil du trésor avait été annoncée le 11 avril dernier. Elle avait passé l'étape intermédiaire du conseil de direction du syndicat, le 24 avril. Et celui-ci avait décidé de la présenter aux membres. C'est lors d'une assemblée générale, le 27 avril, que ceux-ci l'ont rejetée, mais très faiblement.
Les négociations n'ont pas encore repris avec Québec.
«Nous allons échanger avec le syndicat pour comprendre ce qui achoppe», a fait savoir Marylène Le Houillier, attachée de presse de la ministre Sonia LeBel.
«Cependant, le cadre établi dans cette ronde de négociation et nos objectifs en matière  d'organisation du travail ne pourront être remis en question», a-t-elle prévenu.
Le contexte
M. Daignault croit que deux aspects ont posé problème pour ses membres, au moment de se prononcer sur l'entente de principe: la reconnaissance de leur ancienneté et le contexte d'incertitude qui prévaut, après un jugement du tribunal quant à leur sécurité.
Pour ce qui est de la reconnaissance de l'ancienneté, M. Daignault explique que ses membres touchent, à l'heure actuelle, une sorte de «prime de fidélité» après un certain nombre d'années d'expérience. Et c'est jugé insuffisant pour reconnaître leur expérience.
Quant au jugement du Tribunal administratif du travail, au début du mois de mars, il a eu pour effet de contraindre Contrôle routier Québec à suspendre les interventions sur route non planifiées, de la part des contrôleurs routiers, jusqu'à ce que l'organisation du travail soit revue pour mieux assurer leur sécurité.
Les contrôleurs routiers se plaignaient depuis des années des problèmes de sécurité qui surviennent lors de certaines de leurs interventions sur la route, certains d'entre eux ayant été agressés. Ils réclament d'être armés.
M. Daignault explique que, depuis cette  décision du tribunal, ses membres sont «stationnés dans des postes de contrôle» pour des raisons de sécurité, le temps que les parties trouvent comment régler le problème.
Alors, lorsque l'entente de principe sur la convention collective a été présentée aux membres, «il y en a qui disaient "ça ne donne rien de signer tant qu'on ne sait pas ce qui va arriver" (avec cet autre dossier)». Cet autre enjeu a donc créé un climat d'incertitude, qui a pesé dans la balance, au moment de se prononcer sur l'entente de principe, avance M. Daignault.
Il note que les constables du contrôle routier ont un statut d'agent de la paix et ne bénéficient pas du droit de grève. Ils ont pour rôle de veiller au respect des lois et de protéger les infrastructures et le réseau routier québécois.